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VIII
LES GRAVEURS EN TAILLE-DOUCE.
1560-1646.
Presque tous les noms qui figurent ici sont des noms inconnus. Ceux qui les portaient avaient-ils même droit au titre d'artiste? On pourrait en douter. Si nous les avons recueillis , c'est dans le but dé sauver de l'oubli des hommes ayant joui certainement de quelque notoriété, puisque certains prennent la qualité de graveur ordinaire du Roi ou de graveurs du Cabinet du Roi. Peut-être ces noms, signalés à l'attention des chercheurs et des curieux, se rencontreront-ils au bas d'estampes dédaignées jusqu'ici, faute de notions sur leurs auteurs.
Quelques-uns de nos actes ne laissent pas que de soulever des problèmes assez délicats. Voici, par exemple, Pierre Mérigot, se disant graveur ordinaire du Roi lors de son contrat de mariage, en 1678, avec Marguerite d'Orbec. Or, avant cette date, un graveur de ce nom figurait dans un acte de donation comme mari de Claude Le Royer. Serait-ce le même artiste qui, dévenu veuf après i56o, se serait remarié dix-huit ans plus tard, après avoir conquis une haute situation?
Le cas de Léonard Gaultier offre une autre singularité. En 1690, il assiste, en qualité de témoin, au mariage de.son père, Pierre Gaultier, orfèvre à Paris. Mais s'agit-il bien du fameux Léonard Gaultier, né à Mayence vers i56o et installé plus tard à Paris? Cela semble fort douteux.
Bien que qualifié graveur du Cabinet du Roi, Pierre Blaru, qui reçoit une dona tion en 1632, n'est pas plus connu des historiens et biographes que le graveur ordinaire duroi Pierre Mérigot.
La même observation s'applique à ce David Bertrand, paraissant en 1655 avec la double qualité de ciseleur et graveur du Roi.
On n'est pas beaucoup mieux renseigné sur Pierre Firehs, graveur en taille-douce, décédé avant le mois de novembre i64i. Nagler cite deux graveurs marchands d'estampes de ce nom., Pierre et César Firens, et les range dans la première moitié du xvii6 siècle. Basan commet une double erreur quand il donne 1601 comme date de la naissance de Pierre Firens, puisqu'on a de lui des planches portant le millésime 1610, et quand il fixe sa mort en 1696, alors qu'on constate, par l'acte de donation de sa veuve, qu'il avait cessé de vivre en 16 4i.
Quand la veuve de Pierre Firens déclare en 164s. que la moitié des planches ayant formé le fonds de son mari montait à dix-sept cents numéros, elle veut parler sans doute de gravures dont Firens n'était pas l'auteur, bien qu'il les exploitât en même temps que ses propres œuvres. Car ce serait beaucoup pour un graveur d'avoir laissé trois • mille quatre cents estampes de sa main.
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